8
min

Les étapes clés de la prise de décision stratégique en entreprise

Ecris par
Publié le
24/9/2025

Les entreprises sont confrontées en permanence à la nécessité de prendre des décisions.

Qu’il s’agisse de décisions stratégiques, organisationnelles ou purement opérationnelles, toutes influencent la performance et la dynamique collective.

La vraie difficulté réside souvent dans l’art de choisir sans se précipiter… ni s’enliser dans l’hésitation.

Alors, comment prendre une décision stratégique ? Quelles sont les étapes clés pour décider avec pertinence ?

Le point sur les processus décisionnels éprouvés, les acteurs incontournables de la prise de décision et les pièges à éviter dans ces moments clés de la vie d’une entreprise.

Qu’est-ce que la prise de décision ?

Avant d’aller plus loin, il semble indispensable de revenir à la définition de ce qu’est une prise de décision.

Prendre une décision, c’est faire un choix entre plusieurs options possibles, après avoir soupesé les avantages et les conséquences qu’elles impliquent par rapport à un objectif donné.

En entreprise, les modalités de prise de décision ne sont évidemment pas les mêmes que lorsqu’il s’agit d’une prise de décision individuelle.

Il ne s’agit pas seulement d’une réflexion personnelle, mais d’une démarche collective qui engage différents acteurs.

Dans ce cas de figure, la prise de décision se révèle essentielle à l’élaboration d’une stratégie d’entreprise, avec un impact direct sur sa performance, sa croissance, voire sa survie.

Toutefois, tous les processus décisionnels n’ont pas le même poids ni la même portée en entreprise. On peut les regrouper en trois grandes catégories :

  1. Les décisions stratégiques : elles fixent les orientations à long terme et influencent la trajectoire globale de l’entreprise. Ce type de décision concerne, par exemple, le lancement d’un nouveau produit ou le rachat d’une société concurrente.
  2. Les décisions tactiques : elles concernent le moyen terme et touchent plus spécifiquement certains services ou équipes. Cette fois, il peut être question de choisir une nouvelle technologie afin de gagner en efficacité ou un canal de communication pour soutenir une campagne marketing.
  3. Les décisions opérationnelles : ces prises de décision relèvent du quotidien et assurent le bon fonctionnement interne. Elles peuvent concerner l’organisation du planning d’une équipe ou la validation d’une demande de congé.

Les étapes clés d’un processus de prise de décision efficace

Que la décision soit individuelle ou collective, le processus décisionnel reste néanmoins sensiblement le même.

On peut le résumer en sept temps forts : repérer le problème, recueillir les informations utiles pour se forger un avis, faire le point sur les options possibles, les analyser, puis trancher, mettre en action et tirer des conclusions et enseignements.

Or, apprendre à structurer ce parcours décisionnel apporte de vrais avantages : les personnes concernées gagnent en clarté, évitent de perdre du temps, s’adressent aux bons interlocuteurs et, surtout, améliorent la qualité des décisions prises.

En nous appuyant sur les travaux de Peter Drucker, théoricien incontournable du management et de la prise de décision, passons en revue les étapes clés du processus décisionnel à suivre pour structurer chaque choix.

Sachant que l’utilisation d’un modèle décisionnel aide une équipe à prendre des décisions plus solides et mieux argumentées.

Voyons donc, étape par étape, ce processus.

Étape 1 : Définir la décision à prendre

Comme toujours, tout commence par la formulation précise du problème. En effet, sans un diagnostic clair, impossible de prendre une décision pertinente. Pour avancer, posez-vous quelques questions simples :

  • Quel est exactement l’enjeu ou la difficulté que vous souhaitez traiter ? (une opportunité à saisir, un dysfonctionnement à surmonter, une baisse de performance à enrayer, une contrainte à respecter…)
  • Quel objectif souhaitez-vous atteindre grâce à votre décision ?
  • Comment saurez-vous si l’objectif a été atteint ?

Ces questions vous aideront à envisager les solutions possibles.

Étape 2 : Rassembler les informations sur la problématique

Pour prendre une décision éclairée, il est essentiel de bien comprendre la situation. Pour ce faire, la phase de collecte d’informations se révèle indispensable.

  1. Pour cette collecte, commencez par vous renseigner en interne :
    • Quelqu’un s’est-il déjà penché sur cette question auparavant ?
    • L’entreprise a-t-elle déjà accumulé des données ou des retours d’expérience sur ce problème ?
  2. Ne vous arrêtez pas là : enquêter à l’extérieur du service concerné ou même de votre entreprise peut s’avérer tout aussi précieux.

En pratique, pour identifier les différents choix possibles, il est vivement conseillé de :

  • collecter un maximum d’informations : données, rapports, observations terrain, benchmarks, témoignages… Plus vous disposez de faits concrets, plus vous serez en mesure de poser un diagnostic objectif.
  • consulter des personnes extérieures : un expert, un conseiller ou simplement un regard neuf peuvent éclairer un problème sous un autre angle. Cela vous permettra de tester vos intuitions et d’envisager d’autres perspectives.

Toutes ces données collectées aident votre équipe à envisager les différentes solutions pour remédier au problème auquel votre entreprise est confrontée.

Étape 3 : Lister les alternatives

Une fois les informations réunies, il est temps d’envisager un maximum de solutions potentielles afin de résoudre la problématique.

À partir des données recueillies, il s’agit d’imaginer différentes solutions, cohérentes avec les objectifs de départ, les contraintes existantes et les moyens disponibles.

Il importe de proposer de multiples options, car chaque partie prenante peut avoir des besoins différents.

  • Ainsi, si l’entreprise doit choisir un nouvel outil de gestion, les attentes des équipes techniques ne seront pas forcément les mêmes que celles des équipes marketing.
  • De même, lors d’un projet d’acquisition, chaque département impliqué (finance, stratégie, production…) peut défendre des priorités distinctes.

C’est donc en proposant plusieurs options que l’on augmente les chances de trouver une solution qui convienne au plus grand nombre et serve réellement la stratégie de l’entreprise.

Étape 4 : Analyser les avantages et inconvénients de chaque option

Une fois toutes les alternatives recensées, vient le moment d’examiner plus en détail ce que chaque choix impliquerait.

L’idée est de mesurer à la fois les impacts (bénéfices/risques) pour chaque partie prenante afin de comparer les scénarios de façon équitable.

Pour cela :

  • Listez les points positifs et négatifs : c’est la méthode la plus simple qui consiste à établir un tableau qui recense les atouts et les faiblesses de chaque option. Cela aide à visualiser rapidement laquelle se démarque.
  • Évaluez les coûts : le chiffrage des moyens nécessaires à la mise en œuvre de chaque option, qu’ils soient financiers, humains, techniques ou logistiques, peut vous aider à faire votre choix.
  • Identifiez les risques : en analysant les obstacles potentiels que présentent les différentes solutions (retards, résistances internes, erreurs d’estimation, etc.), il vous sera sans doute plus aisé de choisir entre les différentes solutions. Vous pouvez, si besoin, utiliser un outil comme une matrice de risques pour mesurer la probabilité et l’impact de chaque obstacle.

Si vous avez besoin d’outils pour comparer les diverses options, n’hésitez pas à vous tourner vers certaines méthodes classiques comme l’analyse SWOT ou une matrice de décision.

Étape 5 : Faire son choix

Après avoir étudié chaque option en détail, il est temps de retenir la solution la plus adaptée. Pour ce faire,

  • déterminez la solution la plus pertinente : la décision de l’entreprise doit se fonder sur les éléments concrets de l’analyse, mais aussi sur l’expérience, le bon sens et, parfois, l’intuition.
  • vérifiez que tous les paramètres ont bien été intégrés.

Remarque : parfois, prendre la bonne décision ne se limite pas à choisir une seule option, mais peut consister à adopter une combinaison de plusieurs alternatives. Décider, c’est aussi savoir être créatif et oser des solutions inédites. Faire preuve d’ouverture d’esprit permet souvent de trouver la solution la plus efficace.

Étape 6 : Passer à l’action

La décision validée par vos soins ou par la personne responsable, vient le moment de la mettre en œuvre. Cette étape nécessite d’élaborer un plan d’implémentation précis qui servira de guide à toute l’équipe. Ce plan doit répertorier :

  • les tâches à accomplir
  • la manière de les exécuter
  • et les responsabilités de chacun.

Il doit répondre aux questions suivantes : Qui fait quoi ? Ou plus précisément : Qui décide ? Qui exécute ? Qui suit et rend compte ?

Clarifier ces points évite les malentendus et permet à toutes les parties prenantes d’avancer dans la même direction.

Le plan d’action établi, mettez ensuite le projet en marche et accompagnez-le d’un calendrier de suivi.

Cela vous permettra de vérifier régulièrement si l’exécution de votre décision répond bien à l’objectif fixé.

Étape 7 : Suivre et évaluer

Une fois la décision mise en œuvre, il faut aussi la piloter dans le temps.

L’idée est de détecter rapidement les écarts, d’adapter le plan si nécessaire et de s’assurer que la décision produit les effets attendus.

Une fois l’action menée jusqu’au bout, prenez le recul nécessaire pour évaluer les résultats.

Comparez-les aux objectifs initiaux, tirez les enseignements de ce qui a bien fonctionné, et notez ce qui pourrait être amélioré pour les décisions futures.

Sur la base de ce retour d’expérience, vous pourrez ainsi progresser pour vos prochains choix.

Les différentes méthodologies de prise de décision en entreprise

Les méthodologies de prise de décision ne cessent d’évoluer, notamment grâce à l’apparition de nouvelles technologies. Chaque méthode a ses propres atouts, mais aussi ses limites. Voici un panorama des approches les plus courantes :

  1. La décision autocratique : ici, le dirigeant tranche seul, sans concertation avec son équipe. Cette méthode s’impose surtout quand il faut agir vite.
  2. La décision intuitive : parfois, l’expérience et le ressenti du dirigeant guident le choix, sans forcément passer par une analyse rationnelle.
  3. La décision consultative : le dirigeant recueille l’avis de ses collaborateurs ou d’experts, mais conserve le dernier mot.
  4. La décision participative ou démocratique : l’équipe est directement impliquée, les échanges sont ouverts, et la décision est souvent validée par un vote ou un accord collectif.
  5. La décision par consensus : chacun s’exprime et toutes les parties doivent parvenir à une décision unanime. C’est un processus long, mais il garantit l’adhésion de tous.
  6. La décision délégative : le dirigeant confie la prise de décision à une personne ou à un groupe, tout en gardant la responsabilité finale.
  7. La décision basée sur les données : ici, les choix sont guidés par l’analyse de données et de faits mesurables. Cette approche réduit les biais et la subjectivité. De nos jours, ce mode de prise de décision peut être complété par l’utilisation de l’IA. Cette technologie permet, en effet, de traiter en un temps record des volumes impressionnants de données, ce qui permet d’affiner la prise en compte d’informations internes ou externes. Un avantage d’autant plus important que de nombreuses plateformes de gouvernance de données permettent de partager des informations avec plusieurs interlocuteurs : équipes, cadres, comité de direction (CODIR), membres du conseil d’administration. De tels outils permettent donc de prendre des décisions toujours plus informées et pertinentes.
  8. La décision fondée sur des scénarios : plusieurs options sont envisagées et la décision est prise en évaluant les risques et les bénéfices de chacune.
  9. La décision par expérimentation : avant de s’engager, l’entreprise réalise des tests pour vérifier la viabilité et l’intérêt d’une solution.
  10. La décision conditionnelle : une décision est prévue à l’avance, mais elle ne s’applique que si certaines conditions se réalisent.

En pratique, aucune méthode n’est universelle. Chacune présente ses avantages et inconvénients.

Le choix dépend du contexte, de l’urgence, de la culture de l’organisation et du style de management du dirigeant.

Les acteurs de la décision en entreprise

Mais si la méthode décisionnelle a son importance, les acteurs impliqués en ont tout autant.

En effet, dans une entreprise, la prise de décision stratégique peut être réalisée de manière centralisée, c’est-à-dire par un petit groupe de personnes qui décident pour l’ensemble de l’organisation, ou au contraire de façon décentralisée.

Dans ce cas, la responsabilité de la décision est partagée entre plusieurs niveaux hiérarchiques ou équipes.

Le mode de prise de décision retenu dépend souvent de la taille de l’entreprise, de son activité, de son organisation et de sa culture.

Les principaux organes de décision sont généralement :

  • L’assemblée générale des actionnaires : ce groupe réunit les propriétaires de parts ou d’actions de la société et valide les décisions majeures.
  • Le conseil d’administration : composé d’administrateurs désignés par les actionnaires, de représentants du personnel et parfois d’élus des salariés, il est chargé d’approuver les grandes orientations stratégiques.
  • Le comité de direction : instance clé de la gouvernance d’entreprise, cette assemblée réunit les acteurs qui prennent les décisions stratégiques. En effet, ce conseil a pour objectif de veiller à l’alignement stratégique de tous les membres de la direction, de favoriser une prise de décision éclairée et de renforcer la cohésion et l’adhésion des dirigeants aux décisions prises.
  • Les dirigeants (président, gérant, directeur général) : figures de référence, ils portent la responsabilité finale des décisions prises.

À noter : les acteurs et organes de décision peuvent varier en fonction du statut juridique de l’entreprise (SARL, SAS, SA, etc.).

Les pièges courants à éviter dans la prise de décision

Prendre des décisions en entreprise s’avère un exercice complexe.

Même avec des méthodes solides et bien rodées, de nombreux obstacles viennent compliquer cette mission.

L’un des plus courants est la surcharge d’informations.

En effet, grâce aux nouvelles technologies et au Big data, les entreprises ont dorénavant accès à une quantité phénoménale de données.

Mais ce volume rend difficile l’identification de ce qui compte vraiment.

Les dirigeants se retrouvent souvent noyés dans les chiffres et les rapports. Difficile alors pour eux de repérer les éléments pertinents pour répondre à leur problématique.

À cela s’ajoutent les biais cognitifs.

Plus clairement, il s’agit des préjugés et idées reçues qui influencent nos choix, souvent de manière inconsciente.

Même les décideurs les plus expérimentés peuvent se trouver confrontés à une telle situation et perdre leur objectivité, pourtant indispensable à une prise de décision éclairée.

Le facteur temps se révèle un autre piège. Dans un contexte professionnel où tout s’accélère, il faut souvent trancher rapidement.

Or, décider sous pression conduit parfois à des jugements hâtifs qui réduisent la qualité des décisions prises.

Enfin, les conflits d’intérêts viennent compliquer encore davantage le processus.

Chaque partie prenante poursuit ses propres objectifs, et trouver un équilibre entre des attentes parfois opposées n’est jamais simple.

En somme, que la prise de décision soit solitaire ou repose sur le choix d’une assemblée, décider ne consiste pas seulement à sélectionner une option parmi d’autres : c’est un exercice d’équilibre permanent qui exige lucidité, recul et agilité face aux contraintes et influences multiples.

Vous rencontrez des difficultés en tant que dirigeant à prendre ou à imposer vos décisions, ou vous souhaiteriez améliorer la méthodologie de prise de décision de vos instances (Conseil d’administration, CODIR…) ?

Et si vous testiez l’accompagnement de nos coachs, eux-mêmes dirigeants d’entreprises, pour profiter de leur savoir-faire concret dans le domaine ?

Ici, le choix est simple : coaching de Comité de direction, coaching de Conseil d’Administration ou Coaching de Dirigeant.

16
min
Stratégie d'entreprise

Les étapes clés de la prise de décision stratégique en entreprise

Publié le
29/9/2025

Autres articles conseillés

Visconti Partners vous présente ses conseils, inspirations, et cas d’application pour vous aider à libérer votre potentiel et celui de votre entreprise

Voir tous les articles

Autres podcasts conseillés

Voir tous les podcasts