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Le leadership éthique s'impose aujourd'hui comme une compétence centrale dans l'exercice du management.
Pourtant, sa définition reste floue pour beaucoup.
Respecter la législation, ne pas céder à la corruption, incarner certaines vertus personnelles, voilà ce qu'on attend légitimement d'un dirigeant.
Mais cela suffit-il pour l’identifier comme un véritable leader éthique ?
Et surtout, comment traduire les valeurs éthiques en actions concrètes au sein d’une entreprise et s’assurer qu’elles soient réellement appliquées ?
Cet article vise à définir ce qu’est réellement le leadership éthique, à mettre en évidence les raisons de sa popularité, et à suggérer des pistes pour l’intégrer avec succès à ses pratiques managériales.
Nous verrons également les erreurs fréquentes qui guettent celles et ceux qui souhaitent développer ce type de leadership et quelles stratégies mettre en place pour les éviter.
Une précision s'impose d'emblée : il n'existe pas de modèle universel de leadership éthique.
Chaque façon d'exercer le pouvoir dépend de divers paramètres : l'histoire de l’organisation, sa position sur son marché, sa santé économique, mais aussi la personnalité et la formation de son dirigeant.
Le leadership éthique consiste à placer des valeurs comme l’honnêteté, le respect et la bienveillance au cœur de son management.
Il ne considère pas les résultats financiers comme suffisants pour témoigner du succès d’une entreprise : il intègre des critères comme l'inclusivité, la diversité et l'intégrité. Concrètement, les leaders éthiques :
Ce modèle de gestion éthique se fonde sur plusieurs principes qui orientent les actions et décisions au quotidien :
Loin d’être uniquement des déclarations d'intention, ces principes forment le socle d’un management qui transforme profondément la manière de diriger, de prendre des décisions et d’interagir avec les collaborateurs.
Le modèle de l'entreprise pensée uniquement comme machine à profits pour les actionnaires touche à sa fin.
Cette vision héritée de Milton Friedman ne correspond plus aux attentes contemporaines.
Aujourd'hui, l'entreprise éthique se conçoit plutôt comme un espace de création de valeurs variées, mêlant performance économique, enrichissement culturel et épanouissement humain.
Diverses publications spécialisées dans les sciences humaines témoignent de cette tendance de fond, dont l’article de Kanungo RN publié en 2001 dans le Canadian Journal of Administrative Sciences, intitulé « Ethical values of transactional and transformational leaders ».
Face à cette évolution, les managers porteurs de valeurs éthiques solides deviennent des figures essentielles.
Ils instaurent une culture d’entreprise bienveillante et inclusive, condition nécessaire à la pérennité des organisations.
Les responsables RH et diverses études le confirment : le leadership éthique constitue un facteur clé de performance, de réputation et de fidélisation.
Un leader éthique veille au bien-être de tous les acteurs de l'organisation.
Cette attention se traduit concrètement : réduction du stress, conditions favorables à l'épanouissement professionnel.
Les bénéfices dépassent les murs de l'entreprise.
Quand les employés rentrent chez eux apaisés et satisfaits, leur qualité de vie personnelle s’en trouve également améliorée, ce qui crée un cercle vertueux favorable à l’efficacité.
Quand une mission éthique donne un sens humain au travail collectif, elle se révèle un véritable moteur d’engagement.
Diverses études le montrent, tel le Rapport mondial de Morgan McKinley Global Workplace Trends : la mission arrive en tête des facteurs de motivation des salariés, devant l'ambiance d'équipe ou la rémunération.
Elle fédère et suscite la fierté à tous les échelons.
Le leadership éthique ne fait pas l’impasse sur l’excellence. Celle-ci est exigée à chaque étape de la production.
Elle concerne ainsi tant la phase de conception que celle de commercialisation du produit ou du service, en passant par le développement, la production et le support.
Chaque maillon de la chaîne est concerné par la recherche de la qualité. Mieux, grâce au leadership éthique, la performance se révèle décuplée.
En effet, selon une étude de McKinsey de 2015, la diversité culturelle des équipes et leur cohésion stimulent l’innovation et enrichissent la prise de décision.
Un leadership éthique influence directement les résultats d’une organisation.
En effet, les entreprises qui adoptent cette approche jouissent d’une meilleure réputation, attirent des profils partageant les mêmes valeurs et affichent des taux de rétention plus élevés.
L’ambiance de travail y est plus saine, la motivation des collaborateurs progresse, et la confiance devient un véritable capital, tant auprès des clients que des partenaires.
Les structures qui ont fait le choix d’un leadership éthique bénéficient d’un avantage concurrentiel solide.
Elles recrutent plus facilement les talents prometteurs, traversent mieux les périodes de crise et génèrent des effets positifs à plusieurs niveaux : économique, social et environnemental.
En plaçant l’humain au cœur de leur stratégie, ces organisations transforment l’éthique en levier de réussite durable.
Diriger avec éthique est un projet, nécessitant lucidité et vigilance au quotidien. Même les dirigeants les mieux intentionnés peuvent tomber dans certains pièges. Voici dix erreurs fréquentes et des pistes concrètes pour les éviter.
L'une des dérives les plus fréquentes consiste à penser que les résultats excusent tout.
Or, un véritable leadership éthique refuse ce compromis. Il cherche l'excellence sans piétiner l'intégrité ou la dignité des personnes.
Rien n'érode plus vite la confiance qu'un décalage entre les discours et les actions. Lorsqu'un dirigeant applique aux autres des règles qu'il ne respecte pas lui-même, il détruit sa crédibilité.
D’où l’importance de l'exemplarité et de la cohérence entre annonces et actions.
Celles-ci ne sont pas des bonus : elles font partie des caractéristiques essentielles du leadership éthique.
Balayer les questions inconfortables sous le tapis en disant « ce n'est pas si grave » ou « on n'a pas le choix » empêche toute réflexion collective.
Cette posture ouvre la porte aux dérives progressives, celles qui s'installent par petites entorses successives.
On peut être excellent sur le plan technique et désastreux sur le plan éthique.
Un dirigeant qui oublie de considérer le bien-être de ses équipes, les conséquences de certaines décisions ou les personnes vulnérables parmi ses parties prenantes passe à côté de l'essentiel.
Fermer les yeux sur des actes de vol, de harcèlement ou des pratiques de discrimination sous prétexte qu'une personne est performante, c'est envoyer un message clair : notre organisation cautionne ce type d’agissements.
En effet, ce qu'un dirigeant tolère finit par devenir la norme, qu'il le veuille ou non.
Un leadership éthique repose sur la responsabilité partagée.
Centraliser excessivement les décisions crée un manque de contre-pouvoir et installe une culture du silence où la peur remplace la collaboration.
Faire preuve de transparence n’implique pas de tout dévoiler, mais expliquer honnêtement les décisions.
Jouer sur le flou, manipuler l'information ou cacher certains éléments détruit la confiance, ce rapport si fragile et si long à reconstruire.
Un dirigeant éthique accueille la contradiction et protège ceux qui remontent des problèmes et qui donnent l’alerte.
À l'inverse, sanctionner ou ne pas donner suite à un signal d'alarme majeur envoie un signal très négatif à toute l’organisation.
Personne n'est « naturellement éthique ». L'éthique se conquiert progressivement par la formation, l’introspection et les échanges collectifs.
Croire qu’elle est innée empêche tout progrès.
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Prendre la décision d’intervenir seulement quand le scandale éclate ou que le burn-out se généralise révèle un leadership réactif, pas préventif. L'éthique se joue en amont, dans l'attention portée aux premiers signaux et aux petits écarts qui, ignorés, peuvent mener à de graves dérives.
Passer d'un leadership classique à un leadership éthique ne se décrète pas.
Cela demande du temps, une vraie démarche de réflexion et une volonté de progresser. Voici plusieurs leviers pour y parvenir.
Commencez par définir quelques valeurs non négociables. Mais surtout, incarnez-les au quotidien.
Les équipes observent bien plus vos agissements que vos discours. Un dirigeant qui démontre concrètement son intégrité et sa volonté de transparence inspire naturellement ses employés à faire de même.
Partagez régulièrement les informations pertinentes. Expliquez vos choix et leurs raisons.
Donnez à chacun la possibilité de s’exprimer. Cette manière de faire installe un climat de confiance où les personnes se sentent écoutées et respectées.
Pour qu'un environnement soit éthique, il doit être sûr.
Un cadre sain repose sur la possibilité de parler librement, y compris lorsqu’on n’est pas d’accord.
Accueillez les remarques avec bienveillance, protégez celles et ceux qui témoignent de dysfonctionnements.
Créer un environnement sécurisé est une des premières raisons d’être du leadership éthique.
N'attendez pas que les problèmes prennent de l'ampleur. Intervenez tôt, même si les signaux paraissent mineurs.
Soyez juste : ni le statut ni la performance ne doivent rendre acceptable de quelconques dérives. Documentez les situations et traitez-les avec équité.
Déléguer ne suffit pas. Il faut aussi encourager les équipes à prendre des décisions, tout en veillant à ce qu’elles soient conformes aux valeurs de l'organisation.
Cette responsabilisation développe l'engagement et l'autonomie des collaborateurs et évite que trop de pouvoir repose sur une seule personne.
Face à un conflit, prenez le temps d'écouter vraiment. Essayez de comprendre ce qui se joue pour chacun. Privilégiez l’échange plutôt que le rapport de force.
L'objectif n'est pas d'imposer une solution, mais de parvenir à une issue juste et équitable pour toutes les parties, sachant que selon une étude de la Harvard Business School, les entreprises ayant à leur tête des leaders ayant développé une culture éthique voient leur taux de conflits internes diminuer de 30 %.
Demandez l’avis de vos collaborateurs, par exemple à travers des temps d’échanges ou de courts questionnaires. Leurs retours aident à repérer ce qui ne fonctionne pas ou ce qui échappe à votre regard. Cette évaluation continue permet d'ajuster le cap avant que les problèmes ne s'installent.
Mettez en place des temps de formation autour de situations concrètes de dilemmes éthiques, de cas vécus.
Favorisez la réflexion collective plutôt que l'application mécanique de règles. L'éthique se développe au quotidien en actes, non par des déclarations d'intention.
Ces pratiques, si elles sont activées au quotidien, deviennent progressivement les nouvelles normes de fonctionnement de l’entreprise avec tous les bénéfices que cela implique.
En voici quelques-uns que vous pourrez découvrir au sein d’études de cas.
Dans un monde économique de plus en plus complexe, une conviction s'impose peu à peu : diriger avec intégrité n'est plus une alternative, c'est une nécessité.
Les dirigeants qui mettent l’éthique au cœur de leurs décisions ne cherchent pas seulement à « bien faire » ; ils posent aussi les bases d’entreprises plus stables et plus efficaces.
L'observation de parcours concrets le montre : lorsqu'une organisation traverse une tempête ou cherche à se transformer, ce sont souvent les valeurs et la cohérence de ses dirigeants qui permettent de garder le cap et d’avancer. Voyons comment cela se manifeste concrètement.
Avant de parler de grandes transformations, commençons par l'essentiel : les gestes du quotidien.
Un dirigeant éthique, c'est d'abord quelqu'un qui applique les mêmes règles du jeu à tous les membres de son équipe.
Qui prend le temps d'écouter vraiment. Qui fait ce qu'il dit et dit ce qu'il fait.
Certaines entreprises ont fait le pari audacieux de placer la responsabilité au cœur de leur modèle économique. Et ça marche.
Prenons l’étude de cas d’Ørsted, cette entreprise danoise qui a opéré un virage radical vers les énergies renouvelables.
Depuis 2006, elle a divisé son émission de pollution de manière spectaculaire. Dans le même temps, la valeur de l’entreprise en bourse a été multipliée par six sur dix ans.
Difficile de trouver démonstration plus claire qu’agir de manière éthique peut aller de pair avec de très bonnes performances financières.
Dans un tout autre univers, celui de la mode où les scandales écologiques et les faillites se multiplient, l’étude de cas de Patagonia témoigne que l’enseigne a habilement choisi sa voie.
En effet, la marque a décidé de ne pas se contenter de vendre des vêtements de montagne.
Elle propose une autre façon de consommer : matériaux recyclés, réparation plutôt que remplacement, transparence sur ses pratiques.
Résultats ? En 2020, ses ventes en ligne ont bondi de 50 %. Les clients montrent ainsi qu’ils soutiennent les marques qui incarnent réellement leurs convictions.
Rien ne révèle mieux la solidité d'un leadership que sa réaction face à l'adversité. Quand une erreur surgit, quand un problème survient, deux attitudes s’opposent. Certains cherchent à minimiser, à détourner l’attention.
D’autres, les leaders éthiques, prennent leurs responsabilités, expliquent clairement ce qui s’est passé et passent à l’action. Ils assument, expliquent et agissent.
Les accidents des 737 Max ont mis en lumière cette différence. Dennis Muilenburg, alors PDG de Boeing, a adopté une posture défensive.
Au lieu de reconnaître rapidement les défaillances du système impliqué dans les crashs, l'entreprise a tenté de rassurer à tout prix, de minimiser l'ampleur du problème.
Cette stratégie du déni a produit l'effet inverse : la confiance s'est effondrée auprès des autorités, des compagnies aériennes et du grand public.
Pendant ce temps, Airbus, sous la direction de Guillaume Faury, renforçait sa réputation en misant sur deux piliers : sécurité et transparence.
Sans être directement concerné par la crise, Airbus a su rassurer ses clients et répondre à une demande croissante de commandes en réaffirmant ses standards de fiabilité.
Une communication honnête, des engagements tenus : le résultat s'est traduit en parts de marché gagnées et en position de leader consolidée.
La conclusion est simple. Face à un problème, communiquer ouvertement, proposer des solutions concrètes et des compensations justes ne résout pas seulement la crise immédiate.
C’est aussi un moyen durable de restaurer, et parfois même de renforcer, la confiance.
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