Eric Devaulx, Partners VISCONTI, reçoit aujourd’hui au micro des VISCONTI Talks Georges-Bastien Michel, CEO de la société Reversense, entreprise innovante spécialisée dans la cybersécurité reconnue pour son expertise en sécurité des applications.
Autodidacte, passionné de cybersécurité Georges-Bastien s’est formé au travers d’expériences dans le développement logiciel et l’analyse de vulnérabilité. Il est reconnu dans tout l'écosystème de la cybersécurité pour sa légitimité sur les sujets de sécurité des applications.
Mais qui est Georges-Bastien et quelles sont ses passions ?
Le père de Georges-Bastien programmait des stations Alpha à la fin des années 80 et lui a transmis très tôt sa passion.
A cette époque on ne parlait pas de cyber mais de problèmes de sécurité, qui étaient en fait un usage détourné qu’on avait identifié. Naturellement, après le bac, Georges-Bastien voulait continuer à travailler et progresser en cybersécurité.
Il a commencé par travailler pour l’entreprise de son père. Mais son manque de diplôme l’empêchait de pouvoir travailler ailleurs.
En 2014, il obtient donc par VAE un diplôme niveau Master qui lui permettra d’être recruté en tant que Responsable du développement sécurisé au service d’une grande ESN française puis ensuite en tant que rétroconcepteur chez Thales.
A côté de cela, Georges-Bastien est passionné par de multiples sujets : la cuisine, l’ébénisterie, le dessin… Tout ce qui fait appel à la créativité.
Quels ont été les moteurs de Georges-Bastien ? Qu’est-ce qui lui a donné envie d’entreprendre ?
Georges-Bastien a toujours cherché à construire une structure à travers laquelle il pourrait s’exprimer et donner corps à ses idées.
Son moteur au quotidien ? Continuer à construire le vaisseau Reversense.
C’est un logiciel qui va permettre d’amener son équipe, ses clients et lui-même sur l’autre rive, de les faire aller au-delà des obstacles liés à la sécurité des applications et, pour Georges-Bastien, de se réaliser.
Tous les jours il se lève avec l’idée de permettre aux gens de ne pas refaire les tâches qu’il a eu à faire dans le passé.
Reversense est expert dans la sécurisation des applications mobiles. C’est un domaine très spécifique. Quel a été le cheminement ?
Georges-Bastien a commencé par publier ses projets personnels en projets Opensource, ce qui signifiait s’ouvrir à la critique.
C’est grâce aux feedbacks bienveillants et à l’engouement de la communauté pour ses outils, qu’il a conclu que la meilleure façon d’avancer et d’accomplir sa vision de son métier serait de créer une entreprise.
Sa structure favorise l’intégration de profils atypiques, comme lui. Le but était de créer un environnement dans lequel d’autres personnes passionnées et compétentes qui ne sont pas forcément embauchables (par manque de diplôme par exemple) pourraient venir travailler.
Ce système a permis à Reversense de se développer avec des personnes passionnées.
Comment qualifier Reversense ? Une équipe ? Un collectif ? Une famille ?
Pour Georges-Bastien, Reversense est un vaisseau et ils en sont l’équipage.
Chacun a un rôle à jouer. Leur but est d’aller de l’avant, d’aller au-delà des obstacles et d’atteindre l’horizon.
Ils ont tous des expertises et domaines de connaissances à des niveaux différents, chacun a son rôle à jouer dans le plan et chacun connait son rôle. Ils travaillent collectivement.
Il prend part aux mêmes tâches que les autres salariés. Mais il choisit la direction. Reversense est donc une aventure collective.
Y a-t-il eu des étapes clés dans son apprentissage du métier de dirigeant ?
Sa première et seule expérience actuelle en tant que dirigeant est Reversense. Il ne peut donc parler de son apprentissage de ce métier qu’à travers la vie de Reversense. Une des choses qu’il a apprises : la création mène au chaos.
En 2020, son outil Opensource avait plus de 100 000 installations actives, ce qui lui a permis de franchir le pas et de créer un business. Il lui fallait alors investir toutes ses économies dans le capital de l’entreprise.
Au moment où il lance cela, l’épidémie de Covid arrive. Il a alors découvert qu’il était très mal accompagné, qu’il n’avait pas de réseau d’entrepreneurs et qu’il était finalement assez isolé.
Il n’a conséquemment pas réussi à capter des subventions. Malgré cela, grâce à leurs utilisateurs et des clients bêta testeurs du produit qui ont continué à l’utiliser après, Reversense est parvenue à devenir une petite structure et croître organiquement.
C’est en 2023, en rejoignant l’incubateur Cyber Booster, que Georges-Bastien a pu remettre à plat tout le business model, se réorienter, trouver de nouvelles idées et rencontrer des investisseurs.
Entre 2023 et 2025, ils ont été lauréats de plusieurs prix, ont reçu plusieurs subventions de la BPI, tout cela n’aurait pas été possible si Georges-Bastien n’avait pas décidé de changer et d’accepter les critiques.
Au travers de cette expérience qu’est-ce qui a changé en lui entre le moment de la création de Reversense et maintenant ?
Sa capacité à surmonter les obstacles. Avant, il cherchait à contourner les vulnérabilités, les conditions de sécurité, avec Reversense, qui est la matérialisation de sa vision, cette adversité est plus large. Maintenant, Georges-Bastien veut aller au-devant de tous les obstacles.
Comment Georges-Bastien voit-il Reversense dans dix ans ?
Georges-Bastien se voit toujours dirigeant de Reversense dans dix ans car pour lui il y a encore beaucoup à accomplir.
Ses modèles sont des entreprises qui se sont bâties sur des indépendances technologiques et il souhaite que Reversense devienne une de ces entreprises.
Quel serait LE conseil de Georges-Bastien pour être un bon dirigeant ?
S’ouvrir à la critique. Il faut la laisser agir sur soi, la transformer et la remettre dans sa balance. Et enfin, engager ses équipes dans sa vision et solliciter son réseau.
De quelle réalisation Georges-Bastien est-il le plus fier ?
Personnellement, son fils.
Professionnellement, d’avoir sauté le pas de publier ses projets personnels en Opensource, de s’être ouvert à la critique.
Car il a tout gagné en faisant cela : il a rencontré des personnes investies et les feedbacks lui ont permis de gagner en confiance.
C’est un élément très important de sa carrière.